Storia d’émigrante
D’après l’histoire vraie de Gaetano Oliveri qui traversa la frontière à pied pour une nouvelle vie…
Gaetano vit en Sicile avec sa femme et ses deux fils. La seconde guerre mondiale vient de se terminer, le travail manque, l’argent aussi, Luciana la femme de Gaetano est gravement malade. Gaetano prend une décision : il va partir en France. Il va trouver du travail et ramener sa famille pour soigner sa femme et vivre une vie plus douce. Mais quitter l’Italie à cette époque n’est pas si simple, contrôle aux frontière, milice qui continue de tourner… La seule solution c’est à pied, par la montagne.
Gaetano prend la route. Ce sera un long voyage, rempli d’incertitude, de danger, mais aussi de belles rencontres…
Jusqu’à …La France.
Nous parlons d’Histoire. La vraie, la grande. C’est un récit, un récit de vie, ou du moins d’une tranche vie, lu, raconté par trois comédiens au pupitre et des valises. Cette traversée que beaucoup d’italiens ont du faire à cette époque sera marquante et décisive pour Gaetano. Il croisera la route de Luigi et Lila qui seront ses compagnons de route. Tous les trois vivront ensemble ce moment si particulier.
Le tout accompagné de chants traditionnels siciliens.
Prenons la route pour une nouvelle vie.
Note de mise en scène
Cette histoire, c’est celle de mon grand-père. Gaetano Oliveri. Il y a quelques années, je suis allée rendre visite à ma famille en Sicile. Je suis allée sur les traces de ce grand-père que je n’ai pas connu mais dont on m’a tant parlé. Là-bas, j’ai ressenti comme un appel, comme une sensation d’appartenance. Alors de retour en France, je me suis jurée de raconter mes racines…un jour. Et puis le contexte politique en France étant ce qu’il est, avec la montée de l’extrême droite et du racisme, je me suis souvenue de cette promesse, et j’ai eu envie de raconter d’où je viens. Moi, ma mère, mon grand-père. Mon grand-père immigré italien, qui n’a jamais voulu que ses enfants nés en France, parlent l’italien, pour se fondre dans le paysage. Parce qu’il voulait appartenir à la France, ce pays qui l’avait accueilli quand il n’y avait plus rien pour lui en Italie.
Alors j’ai écrit ce texte. Pour que l’on se souvienne. Pour que l’on réalise…Quitter son pays pour un ailleurs n’est jamais si évident. On doit tout laisser, des terres qui nous sont chères, des personnes que l’on aime. Et si on le fait, au péril de notre vie, en traversant maint dangers, c’est parce que dans le fil de notre histoire cela devient une nécessité.
Bien sûr j’ai romancé, par pudeur, par souci de ne pas heurter. Mais l’essentiel est là, il a tout quitté pour tenter sa chance ailleurs. Et il a bien fait !
A l’heure ou des êtres humains traversent la mer sur des embarcations de fortune, pour trouver une nouvelle vie, souvenons-nous que nous avons tous dans nos veines, du sang qui vient d’ailleurs. Et que c’est si beau d’ouvrir nos bras et nos coeurs pour recevoir la détresse de nos voisins.